La célébration d’un baptême chez les catholiques implique une immersion et un baptême du Saint-Esprit. Hautement symbolique, le baptême par immersion est un témoin de l’étroite relation entre Dieu et le baptisé – que ce soit à travers la nécessaire réalité de l’eau dans ce sacrement, le geste de l’ablution ou encore la dichotomie mort-résurrection induite par ce geste. Explications.
La réalité de l’eau dans un baptême par immersion
Premier sacrement d’initiation, le baptême par immersion permet d’inscrire la cérémonie dans une certaine réalité. En effet, tout sacrement doit comporter 3 dimensions : un signe (visible), une parole (audible) et un symbole (expression du signe et de la parole). Ici, l’immersion par l’eau est une « présence » que l’on peut voir, les mots « Je te baptise au nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit » sont accompagnés d’un signe de la croix porté sur le baptisé.
À noter que la médaille de baptême religieuse, bénie lors de la cérémonie, inscrit aussi la démarche dans un champ à la fois spirituel et tangible.
Le geste de l’ablution avec l’immersion
Dans le cadre d’un baptême par immersion, le fait de plonger le baptisé dans l’eau renvoie aussi à une symbolique définitivement ancrée dans les mœurs et assimilée à une purification. À titre d’exemple, chaque année, en janvier, en Russie, des dizaines de milliers de personnes plongent dans une eau glacée pour se laver de leurs péchés. Une tradition ancienne qui se pratique dans de nombreux pays et religions. Par cette seule immersion, les êtres humains se délestent de leurs fautes.
Le baptême d’eau surfe sur la même symbolique, même si l’objectif de cette immersion est tout autre : la reconnaissance de ce que Dieu a donné et a accompli dans la vie. À l’image de ce que disent les écrits de l’apôtre Paul : « Car c’est par la grâce [l’amour immérité de Dieu] que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c’est un don de Dieu, ce n’est pas le fruit d’œuvres que vous auriez accomplies. Personne n’a donc de raison de se vanter. Ce que nous sommes, nous le devons à Dieu » (Éphésiens 2v8-10). Autrement dit, cette immersion est là pour recevoir le salut de Dieu, et non pour accomplir une œuvre méritant la purification des péchés…
La mort et la résurrection du Christ
Lors d’un baptême religieux, l’immersion et la sortie des eaux renvoient également à la symbolique de la mort et de la résurrection du Christ. La première, salutaire, passe par le don de soi à Dieu, de ce qui détruit et nuit pour, avec la seconde, renaître dans la foi chrétienne. Un geste que l’on peut reproduire lors d’un baptême à l’image de la scène représentée du baptême de Jésus, son immersion dans l’eau du Jourdain jusqu’aux genoux ou à la taille, pendant que Jean-Baptiste lui verse de l’eau sur la tête.
Mais, de nos jours, pour des raisons pratiques, un baptême par immersion est difficile à réaliser, tant par le choix d’un lieu approprié, par la température de l’eau (suffisamment chaude pour un bébé), par les vêtements (à retirer et à remettre). Heureusement, tout l’intérêt de cette immersion se situe dans son expressivité gestuelle : la réalité de l’eau, l’ablution et le passage de la mort à la résurrection. Impérativement réalisé avec sincérité et repentance, le baptême par immersion est suivi du baptême du Saint-Esprit, conférant au baptisé cette puissance pour lui permettre d’affronter la vie.
